Un guide d’autoévaluation sur les injustices épistémiques et les recherches participatives (Godrie, 2020)

Les injustices épistémiques sont les inégalités liées à la reconnaissance de certains profils et/ou situations en tant que productrices de connaissances. Ce concept issus de la pensée féministe et post-coloniale gagne progressivement du terrain et est pris au sérieux par une importante série de travaux et projets de recherches collaboratives. Par exemple, un type de profil peut systématiquement ne pas être pris au sérieux, c’est le cas de beaucoup de publics marginalisés ou précarisés par exemple. De la même manière, l’absence de « ressources interprétatives », ou leurs biais, pour comprendre une situation peut amener au discrédit de celle-ci. L’exemple le plus connu est celui du harcèlement sexuel, comme l’illustre Amandine Catana dans son article « les injustices épistémiques dans la Conversation des sexes« , publié en 2024 : « Par exemple, quand les femmes qui subissaient du harcèlement sexuel tentaient de communiquer leur expérience à l’époque où le terme n’existait pas encore, leur situation de harcèlement sexuel était souvent caractérisée comme de la drague inoffensive, et leur réaction désapprobatrice, comme un manque d’humour ou une rigidité morale excessive. Autrement dit, les biais dans les ressources interprétatives de la société reflétaient une perspective masculine sur la situation que vivaient ces femmes, qui était alors mal comprise et mal représentée (…)  [5] »

Si vous souhaitez approfondir la question, ces concepts sont explicités théoriquement dans cet article et interrogés sur le terrain dans cet ouvrage en libre accès(et dans bien d’autres !).

Les injustices épistémiques ne se limitent donc pas au monde de la recherche. Un projet commun peut également être lié à la non prise au sérieux d’une série d’expériences ou de publics, quant à leur pierre à apporter au projet. C’est pourquoi nous proposons le partage de ce guide d’auto-évaluation.

Il liste une série de questions à se poser pour s’assurer du caractère horizontal de l’action/de la recherche en cours (ou réalisée). Il suffit de changer « recherche » par « projet » et le tour est joué, vous avez une grille de point d’attention pouvant servir à baliser votre projet participatif.

Le document se retrouve ici : Un_guide_d_autoevaluation_sur_les_injust_epist

 

 

 

 

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