Dans le cadre de rencontres organisées par, entre autres, le Réseau Nomade, il est fréquent que nous nous questionnions sur les difficultés à créer du commun à partir d’un groupe composé de plusieurs expériences individuelles. La participation des personnes concernées et la reconnaissance de leurs savoirs spécifiques impliquent de penser ces liens entre commun et individualités, souvent pour mettre en avant l’importance d’évoluer des cas individuels au commun, tout en respectant les besoins individuels. Le paradigme participatif implique qu’il est souhaitable de défendre l’inclusion des personnes concernées par une problématique dans la citoyenneté, en autorisant à ces personnes d’avoir un impact sur leurs environnements (institutionnels, urbains, …).
L’article proposé ici, publié en anglais sur « disability debrief », est un compte-rendu offrant une perspective quelque peu différente. De fait, il s’agit d’un billet écrit par Léa Labaki, ancienne activiste et chercheuse au sujet des droits personnes en situation de handicap, elle-même étant une personne concernée. Comme beaucoup dans ce milieu, elle a défendu la possibilité pour les personnes vivant avec une problématique de santé mentale de vivre en dehors d’institutions, dans la communauté (la Cité).
Elle propose ici de partager son expérience de solitude dans cette communauté (Cité), en la comparant à ce qui, en institution, l’unissait avec des personnes vivant les mêmes situations.
Cherchant l’entre-deux, elle constate qu’il est nécessaire de trouver une voie alternative, la sienne, qui s’écarte des deux positions qu’elle a connu actuellement : être un « poster pour la lutte anti-psychiatrique », ou masquer sa situation dans la Cité (par embarras).
Une lecture sincère de sa propre situation, qui invite à penser avec plus de nuances la polarité entre institution et Cité et l’inclusion de personnes marginalisées dans la Cité. Sans ces attentions, elle souligne comment celle-ci peut être une expérience paradoxalement très solitaire.
L’article se lit ici !