On parle souvent des invisibles, mais plusieurs philosophes et sociologues s’intéressent à la question de l’inaudibilité. C’est par exemple le cas de Elise Huchet ou encore Céline Braconnier.
Dans la vidéo partagée ici, Céline Braconnier explore les mécanismes d’exclusion politique qui touchent les personnes les plus précaires. Loin d’être désintéressées, ces dernières sont souvent tenues à distance des espaces de participation par des obstacles structurels : manque d’accès à l’information, défiance envers les institutions, sentiment d’illégitimité. Leur absence des urnes ou des dispositifs participatifs n’est pas un choix, mais le symptôme d’une invisibilisation sociale et politique.
Cette analyse entre en résonance directe avec les enjeux du secteur socio-sanitaire bruxellois. Les bénéficiaires de ces dispositifs — personnes sans-abri, usagers de drogues, personnes vivant avec des troubles cognitifs — sont souvent les grands absents des démarches participatives. Penser leur participation, c’est reconnaître leurs savoirs d’expérience, adapter les formes d’expression à leurs réalités, et créer des espaces où leur parole peut réellement peser sur les décisions. C’est un enjeu de démocratie, pas seulement de méthode.
Pour les personnes souhaitant creuser, nous vous invitons à vous intéresser aux articles de Julien Charles (par ici) ou pour une perspective plus philosophique, à ceux d’Elise Huchet (par là), ou bien à vous rendre au colloque « Bruxelles, Diversité & Inclusion » ce 10/10/2025, où nous aurons l’occasion d’aborder ces questions.