Programme Québec pair-aidant

En mars 2006, l’Association québécoise pour la réadaptation psychosociale (AQRP) et l’Association des personnes utilisatrices de services de la région 03 (APUR-03) déposaient conjointement, à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), un projet permettant de concevoir une stratégie québécoise pour faciliter l’embauche et l’intégration des pairs aidants au sein des services de santé mentale.

L’embauche des personnes utilisatrices implique une interaction constante entre la volonté politique ferme du Ministère et l’expertise des praticiens de la réadaptation psychosociale associées à des leaders usagers exerçant un leadership éclairé à partir de la base (Gélinas, le partenaire, 2006).

D’ailleurs, ce projet répond à l’un des importants objectifs du plan d’action ministériel 2005-2010, La force des liens, qui préconise l’embauche de pairs aidants dans 30 % des équipes de suivi intensif et d’intensité variable. La réussite d’une telle démarche d’intégration de pairs-aidants repose, entre autres, sur la capacité à reconnaître cette expertise nouvelle, basée sur l’expérience de la maladie et de l’utilisation des services de santé mentale.

Objectifs

  • Former des pairs-aidants.
  • Assurer le soutien aux pairs-aidants et aux milieux d’embauche.

Comment ça se passe?

Il y a une soixantaine de participants pour le Québec et une trentaine en France. Le pair-aidant est un membre du personnel dévoilant qu’il vit ou qu’il a vécu un problème de santé mentale. Le partage de son vécu et de son histoire de rétablissement a pour but de redonner de l’espoir, de servir de modèle d’identification, d’offrir de l’inspiration, du soutien et de l’information à despersonnes qui vivent des situations similaires.

De façon générale, il a pour rôle:

  • De redonner espoir à ses pairs puisqu’il a lui-même affronté et franchi les obstacles reliés à la maladie mentale et adopté des stratégies facilitant son rétablissement.
  • De soutenir et de responsabiliser ses pairs dans la reprise de pouvoir sur leur vie et leurrétablissement.
  • D’apporter son expertise et de maintenir au cœur des préoccupations de l’équipe la réduction de la stigmatisation et la nécessité d’assurer la pleine participation des personnes au choix des services.

Trois outils de formation:

  • La formation québécoise spécialisée en intervention par les pairs s’adresse à la personne vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale intéressée à s’investir dans une formation de pair-aidant avec la perspective de travailler dans le système de soins et de services de santé mentale.
  • La formation continue assure le développement des compétences des pairs-aidants certifiés.
  • La formation pour les milieux d’embauche offre aux différents milieux prêts à s’engager dans une démarche d’intégration de pairs-aidants des outils de sensibilisation, de formation et de soutien.

Plus-value

  • La présence d’un pair-aidant génère un regard différent qui facilite la compréhension de l’existence de la personne vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale et des stratégies pour la soutenir.
  • La proximité ou le contact avec des pairs-aidants peut aider certains membres du personnel à repérer leurs propres préjugés et leur façon de stigmatiser la clientèle.
  • La contribution d’un pair-aidant entraîne des conséquences positives sur le fonctionnement des personnes dans la communauté (qualité de vie, symptômes, consommation d’alcool et de drogues, nombre de crises et de journées d’hospitalisation) (Champlain District Mental Health Implementation TaskForce,2002).
  • Une étude de 1997 rapporte chez les personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale qui ont reçu les services d’un pair-aidant une diminution de 48,36 à 4,29 jours d’hospitalisation et de 3,54 à 0,81 demandes à des services de crise (Trainor, 1997)

www.aqrop-sm.org