Des travailleurs.euses de terrain de différentes organisations bruxelloises organisent des rencontres afin de pouvoir échanger sur leurs pratiques. En 2007, le réseau (étant entendu comme une forme d’action collective unissant différents services en vue d’améliorer la coordination, la complémentarité, la pluridisciplinarité, la continuité et la qualité des prestations et actions en faveur des bénéficiaires[1]) se formalise sous le nom « Réseau Nomade : précarité et assuétude », grâce à une action collective pilotée par l’asbl DUNE, ensuite soutenue financièrement par la COCOF.
Des professionnel.le.s se réunissent régulièrement en groupe de travail autour des thématiques suivantes : les représentations de l’hygiène, les violences physiques et verbales, le relai et le mode de collaboration entre les professionnels de première ligne, les bornes d’échanges de seringues… De ces échanges diversifiés a émergé le constat qu’une meilleure prise en considération de l’expérience des bénéficiaires permet d’améliorer la qualité des services proposés.
Les enseignements tirés des premières années, jumelés à un travail de clarification, ont accouché d’un nouveau projet axé sur la participation des bénéficiaires. Initialement axé sur la pair-aidance, le travail de réflexion mené par les partenaires du réseau lui a ensuite assigné une place moins centrale, en tant que l’une des possibilités d’expériences de participation. En effet, le travail collectif de recherche autour de la thématique de la participation a révélé que les expériences et projets qui en découlaient sont nombreux et diversifiés : expert.e d’expérience, recherche participative, projet créatif, budget participatif, groupe d’auto-support, association d’usager.e.s… La dynamique participative s’incarne sous de multiples formes. Les membres du Nomade ont pris conscience de l’intérêt de mettre en valeur cette variété d’initiatives et la richesse qui en découle. Ses actions se sont donc centrés sur la promotion de ces dernières au sein du secteur social-santé bruxellois. Cette nouvelle dynamique s’incarne dans l’organisation régulière de rencontres-débats (appelées « Midi Nomade) et la création d’un répertoire d’expériences participatives.
L’objectif de promotion des pratiques participatives se poursuit via l’organisation des rencontres Midi Nomade et le travail de prospection pour le répertoire. L’expertise du réseau gagne en maturité via l’implication dans des projets participatifs, des groupes de travail, des journées d’étude et en parcourant la littérature qui couvre le sujet.
Cet agrément permet de renforcer l’identité du réseau avec une nouvelle charte graphique, la création d’un site internet et d’une page Facebook. Avec son agenda, ses ressources théoriques et son répertoire d’expériences participatives, le site se pose en outil indispensable pour renforcer le rôle du Nomade en tant que source d’information sur la participation des pair.e.s
Le Réseau Nomade compte désormais 16 membres. Le travail de promotion des pratiques liées à la participation des pair.e.s se poursuit, avec la volonté de s’adapter et de relever des défis, notamment via la mise en place de nouveaux partenariats et la conception d’évènements en ligne.
Depuis sa création en 2001, le rôle du Réseau Nomade au sein du secteur social-santé bruxellois continue de s’enrichir. Il se positionne comme un centre d’information et un outil de promotion au service de la culture de la participation et du pouvoir d’agir. Il fédère et soutient les acteurs.rices impliqué.e.s ou souhaitant s’impliquer dans cette démarche. Il stimule la réflexion et le partage d’expérience autour de ces thématiques et vise, à terme, l’activation ou le renforcement de projets participatifs et la transformation des pratiques institutionnelles.
[1] Extrait de l’article 177 du décret 5 mars 2009 relatif à l’offre de services ambulatoires dans les domaines de l’action sociale, de la famille et de la santé.