Le 14 février 2021, O’YES a lancé la première chaîne digitale belge consacrée au bien-être et à la santé sexuelle.

O’YES c’est l’acronyme de Organization for Youth Education & Sexuality (anciennement SIDA’SOS). Il s’agit d’une ASBL, crée par des jeunes et pour les jeunes. Elle est active dans le domaine de l’éducation et de la promotion de la santé. O’YES se donne pour mission de sensibiliser les jeunes et de les faire devenir des CRACS (Citoyens Responsables Actifs Critiques et Solidaires), à la santé sexuelle via l’éducation par les pairs afin de changer les mentalités et d’améliorer les comportements sur le long terme[1].

O’YES agit dans les lieux de vie et d’enseignements des jeunes, en particulier les structures d’enseignements supérieurs en Francophonie-Wallonie-Bruxelles. L’ASBL s’investit également dans la sensibilisation à la santé sexuelle en milieu festif. Pour ce faire, l’association met en place des parcours de jeux ludiques, interactifs et éducatifs.

Les travailleur·ses, et surtout les bénévoles et volontaires du terrain ont constatés que l’accès à l’information restait très limité et inégal. Or O’YES s’attache à défendre le droit à la santé sexuelle pour tout le monde. La volonté d’élargir leur zone d’impact s’est donc manifester par l’envie de créer un espace de parole libre dédié aux jeunes, adapté à leurs besoins, leurs habitudes et leur forme privilégié d’information. Des groupes de réflexions composés de jeunes entre 18 et 30 se sont donc rencontrés et ont conclu qu’un format numérique permettrait de palier en partie à ces inégalités d’accès à l’éducation et la santé sexuelle.

C’est dans ce sens que dès 2018, le projet Sex’Mobile a vu le jour. Il s’agit d’une série de capsules vidéo, publié sur YouTube et visant à déconstruire les mythes et stéréotypes autour de la santé sexuelle. En pratique, la camionnette Sex’Mobile se déplace sur les campus étudiant pour parler de vie relationnelle, affective et sexuelle avec les jeunes.

Pour découvrir les capsules : Sex’Mobile

La création de ces capsules sur YouTube a permis de confirmer l’engouement des jeunes pour ce type de contenu numérique. A force de réflexion, d’échanges d’idées et d’envie, le projet s’est développé jusqu’à se concrétiser par la création de la chaine digitale Moules Frites.

Moules Frites est projet qui parle d’EVRAS (Education à la vie relationnelle affective et sexuelle). Ce projet se base sur des échanges simples, ludiques, fun et instructif. Le podcast permet de parler de sujets trop souvent tabous de manière décomplexer.

Le rôle des volontaires est essentiel dans la création du podcast et des autres capsules de la chaine. Rapidement, c’est eux qui prennent une place centrale dans la répartition la parole. Précisément, pour Moules Frites, et plus globalement pour O’YES, il est important de favoriser l’éducation par les pair·es. Iels essaient de tout faire par et pour les jeunes. Ce sont elleux qui témoignent directement sur la chaine et les travailleur·euses de l’ASBL y voit aussi un moyen d’éveiller les vocations (podcast, vidéo, journalisme).

Moules Frites développent deux podcasts et diverses capsules vidéo plus ou moins longues. Le premier podcast s’intitule « Faut qu’on parle ». Il s’agit de conversations dans lesquelles les jeunes échangent sur leurs expériences afin de donner des clés de communication pour avoir une vie relationnelle, affective et sexuelle épanouie. Ainsi, le podcast évoque leurs émotions, leurs doutes, toujours de façon libre et en ciblant dans chaque épisode une thématique précise. Le second podcast c’est “La 1ère fois”. Comme le nom l’indique il s’agit ici pour les jeunes de raconter leurs premières fois (1er sextoy, 1er baiser, 1er rapport, etc.) et de montrer que chaque première fois est unique. L’idée est de libérer la parole et de s’éloigner des clichés et stéréotypes véhiculés autour de la fameuse “première fois” et des premières expériences.

Par la mise en œuvre de ces outils numériques Moules frites favorisent d’une part des espaces de paroles bienveillants et sans tabou et d’autre part l’éducation par les pairs. Cela permet de contrebalancer l’éducation sexuelle classique. Cette dernière, lorsqu’elle n’est pas inexistante, est souvent vécu par les jeunes comme un moment embarrassant, moralisateur et surtout très stéréotypé. Le fait de donner la parole directement au public à qui on s’adresse permet de créer des liens plus étroits, plus justes et qui mettent en valeur une diversité expérientielle. Dans ce sens Moules Frites sort aussi des cases classiques et hétéronormées qui dictent l’éducation sexuelle en milieu scolaire. Il s’agit d’apporter un discours dépassant le cadre des cours de “Biologie” ou de “Sciences et vie de la terre”. Lorsqu’on parle d’EVRAS, les thèmes englobés sont pluriels : on parle de relations, d’émotions, de sentiments, de contraceptions, de consentement, de plaisir…

Chaque auditeur ou auditrice de Moules Frites est invité·e à développer son regard critique et à devenir acteur et actrice de sa propre santé. Chacun·e est ainsi convié·e à prendre part au projet en participants aux diverses capsules.

Rendez-vous sur : www.o-yes.be/moules-frites/ et/ou suivez les sur les réseaux sociaux !

[1] https://www.o-yes.be/