En 2016, l’UMons a lancé une formation à la pair-aidance dans les secteurs de la santé mentale et de la précarité. L’objectif est d’outiller l’accompagnement et l’entraide par les pair.e.s.
Historique de la formation
Cette formation fait partie d’un projet plus large, développé sur trois axes :
Le groupe de production de savoir (GPS), débuté en 2015, est né d’un constat : les pratiques liées à la pair-aidance se déploient en Belgique, il est nécessaire d’entamer une réflexion structurée autour de cette tendance. Le GPS a ainsi réuni des personnes concernées par la pair-aidance (d’une part, des personnes qui s’identifient comme pair.e.s-aidant.e.s, d’autre part, des professionnel.le.s intéressé.e.s à développer cette question). Ensemble, via une méthode d’entretiens collectifs, ils.elles ont pendant un an travailler à définir la pair-aidance et ses variantes dans le contexte belge francophone et poser les bases d’une formation.
En outre, le GPS a aussi mis en évidence l’importance pour les pair.e.s-aidant.e.s en activités (professionnel.le.s ou bénévole.s) d’avoir un lieu pour échanger sur leurs pratiques. Des intervisions sont ainsi organisées et animées par les organisateurs.trices de la formation et un psychologue, à raison de 3 sessions par an. Elles sont ouvertes aux pair.e.s-aidant.e.s ayant terminé la formation. Durant la formation, les pair.e.s-aidant.e.s de la promotion en cours ont aussi des intervisions pour leurs stages et pour la rédaction de leur travail de fin de formation (TFF).
La formation
La formation a lieu tous les ans depuis 2016. Les participant.e.s suivent des modules de formation, durant un an, à raison d’un jour par semaine (sauf pendant les congés scolaires). Néanmoins, avec les stages et la rédaction du travail de fin de formation (TFF), la formation demande davantage de temps qu’un jour par semaine.
La formation se déroule selon 3 axes :
Concernant le stage, il est obligatoire (minimum 30 heures) et fait l’objet d’un rapport. Le stage est aussi une opportunité pour faire connaitre la pair-aidance et préparer les équipes à intégrer la pair-aidance dans leurs pratiques. Chaque année, il y a de plus en plus de lieux qui acceptent ou qui demandent des stagiaires. Les membres du projet peuvent également présenter la pratique aux équipes et structures qui le souhaitent, sans qu’elles n’intègrent forcément de stagiaires.
Le TFF est un travail de recherche qui a pour objectif de permette au.à la pair.e-aidant.e en formation de rencontrer ses pair.e.s et les professionnel.le.s du réseau autour des thématiques et des interrogations qui le.la concerne. Il s’agit de croiser ces rencontres, l’expérience personnelle du.de la pair.e-aidant.e et de la littérature afin d’en faire une analyse conjointe.
Méthodologie
La pédagogie de la formation se base sur la mutualisation des savoirs et le croisement des expériences et des expertises. Ainsi, chaque notion est mise en lien avec le vécu des participant.e.s. On peut noter également une volonté de diversifier les intervenant.e.s extérieur.e.s tout au long de l’année, afin de rendre compte de la diversité du secteur social-santé.
Pour travailler le vécu des participant.e.s, apprendre ainsi à se dévoiler judicieusement et à recevoir les récits d’autrui, chacun présente sa « ligne de vie », c’est-à-dire qu’il explique les éléments de son parcours qui l’ont conduit à la pair.e-aidance.
Tout au long de la formation, les participants peuvent trouver des appuis pédagogiques auprès d’étudiant.e.s en sciences de l’éducation (tutorat pour la rédaction du TFF, soutien technique…).
Pourquoi se former ?
On ne forme pas vraiment à la pair-aidance, c’est la vie qui s’en charge.
La formation permet néanmoins aux participant.e.s de rencontrer d’autres parcours que le sien, d’intégrer des concepts du travail psycho-social et de développer une palette d’outils utiles à la pratique. Elle permet aussi au.à la pair.e-aidant.e d’acquérir une légimité (à ses yeux et ceux des professionnel.le.s).
Précisons que la formation n’a pas une vocation thérapeutique. Les candidats doivent donc avoir un réseau de soutien et de soin efficient. D’autant plus que la formation peut entrainer des bousculements : mise en suspens de certaines activités, temps à consacrer à la formation, confrontation à sa propre souffrance et celle d’autrui… Néanmoins, la formation peut « faire soin », car elle analyse et renforce les parcours de rétablissement et redonne confiance.
Comment rejoindre la formation ?
Il faut (évidemment) avoir (eu) une expérience personnelle de la souffrance psychique ou sociale et avoir mobilisé des ressources pour y faire face. L’accès à la formation se fait sous candidature, car le nombre de participant.e.s est limité et un équilibre des profils est visé dans la composition du groupe.
Pour postuler, il faut envoyer un cv et une lettre de motivation pour la fin novembre à l’adresse suivante : france.dujardin@umons.ac.be. Tous les candidat.e.s sont ensuite reçus en entretien. Le groupe définitif est constitué à la mi-novembre.
Plus d’infos ici : www.sciencesdelafamille.be/projet-pair-aidance-sant%C3%A9-mentale-et-pr%C3%A9carit%C3%A9s-2019/